Du plus loin que je me rappelle, je me suis toujours sentie comme étrangère. Je ne comprenais pas les codes de mon environnement. Je me revois observer, et observer encore, essayant de comprendre et trouver une logique à tout ça et m’efforçant d’être ce que j’imaginais devoir être.

Autant vous dire qu’au bout d’un certain temps, je me suis sentie complètement perdue. Je ne savais pas ou plus qui j’étais, et malgré tous mes efforts pour m’intégrer, ça n’allait pas.

J’ai alors démarré un long travail sur moi qui a duré près de 15 ans. Ce travail continue encore aujourd’hui mais de manière beaucoup plus subtile et aussi parce que cela fait maintenant partie de ma vie.

Pendant ces 15 années, j’ai expérimenté et acquis pas mal d’outils de transformation. De ces expériences, j’ai gardé en axe central le travail sur les mémoires, qui est à mon sens le plus libérateur. C’est le dernier long cursus que j’ai suivi. Il m’a permis d’intégrer des événements lourds de mon enfance pour lesquels je souffrais d’amnésie traumatique. Inutile de vanter sa puissance, il ne demande qu’humilité et capacité à se remettre en question, ce qui n’est bien évidemment pas si simple pour notre part égotique.